VÉRONIQUE NARAYANA SWAMY
Administratrice en charge des solutions aux adhérents
Comment pratiquer des activités sportives durables en voyage ?
La lectrice que je suis, croyant s’informer auprès de média « sérieux » est tombée sur cette infographie. J’avoue que je ne m’en suis pas remise.
J’ai évidemment été surprise (et c’est un euphémisme) de lire que sont qualifiées d’activités « écologiques » le quad, le jet-ski, le ski nautique et l’ULM. Comment lire ce type d’affirmations avec sérieux ?
Qualifier ces activités sportives d’écologiques est une hérésie : elles ont toutes un impact sur l’environnement. Cependant, certaines peuvent être moins préjudiciables que d’autres.
Le quad, par exemple, peut causer des dommages importants à l’écosystème car il dégrade l’équilibre des sols et perturbe ainsi la vie de la faune.
La pratique du jet-ski cause systématiquement des perturbations sonores qui peuvent déranger les animaux marins et même endommager les habitats marins.
Le ski nautique peut également causer des perturbations et des dommages à l’écosystème aquatique.
L’ULM peut être considéré comme l’activité la plus “écologique” de toutes celles mentionnées : l’ULM émet moins de gaz à effet de serre que d’autres moyens de transport aérien et peut être utilisé pour des observations écologiques, telles que le suivi des animaux. Cependant, il est important de noter que tout type de vol motorisé a un impact sur l’environnement en raison de l’émission de gaz à effet de serre.
Il est donc assez perturbant de voir ces recommandations sur un document émanent de l’ADEME
Dans l’ensemble, il est important de considérer l’impact environnemental de toutes les activités sportives et de chercher à minimiser cet impact autant que possible. Par exemple, cela peut être fait en évitant les zones sensibles de l’écosystème, en utilisant des équipements de protection pour éviter les dommages, et en choisissant des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement.
Parmi les pistes sur la façon de minimiser l’impact environnemental des activités sportives, voici quelques-unes que je propose :
Tout d’abord, il est important de reconnaître que toutes les activités sportives ont un certain impact sur l’environnement : les activités consomment de l’énergie, utilisent des ressources naturelles, produisent des déchets, perturbent la faune et la flore. Cependant, il est possible de prendre des mesures pour minimiser cet impact. Ainsi, il est possible de…
- Choisir des pratiques sportives durables : on peut privilégier les pratiques sportives respectueuses de l’environnement, comme le vélo, la randonnée, la natation ou encore la voile. Ces activités ont un impact moindre sur l’environnement que les sports motorisés, qui consomment plus d’énergie et peuvent causer des dommages plus importants à l’écosystème.
- Utiliser des équipements respectueux de l’environnement : Les équipements sportifs sont souvent fabriqués à partir de matériaux synthétiques qui sont difficiles à recycler. Il est donc important de privilégier les équipements fabriqués à partir de matériaux naturels, comme le coton biologique ou la laine mérinos. Il est également important de choisir des équipements de qualité qui durent longtemps, plutôt que des équipements bon marché qui doivent être remplacés régulièrement.
- Éviter les zones sensibles de l’écosystème : Les activités sportives peuvent perturber la faune et la flore locale. Il est donc important de s’informer sur les zones protégées et les habitats sensibles avant de planifier une activité sportive. En évitant ces zones, on minimise l’impact sur l’environnement.
- Pratiquer le « Leave No Trace » : Cette pratique consiste à laisser l’environnement tel qu’on l’a trouvé. Il est important de ne pas laisser de déchets sur place et de respecter la faune et la flore locales. Les activités sportives peuvent avoir un impact significatif sur l’environnement si les pratiquants ne respectent pas ces règles de base.
Enfin, il est important de sensibiliser les pratiquants à l’importance de la préservation de l’environnement et de leur donner les outils pour le faire.
Les fédérations sportives peuvent jouer un rôle clé dans cette sensibilisation en proposant des formations et des campagnes de sensibilisation pour les pratiquants.
N’est-ce pas aussi notre devoir de professionnel du tourisme de bien maîtriser cette approche et de faire preuve de « conseil » auprès des voyageurs ?