Mars 2020. La pandémie venait de réduire à néant toute activité touristique.
En un instant, tout ce que j’avais toujours fait et aimé faire fut pulvérisé. C’est ainsi que je me retrouvai face à un choix cornélien. Après un moment de profonde tristesse, d’abattement, de détresse et d’égarement, il ne me restait que deux options : me laisser aller, baisser les bras et pleurer toutes les larmes de mon corps … ou bien me relever, réfléchir puis agir. En un seul mot : VIVRE. Plus facile à dire qu’à faire, vu le contexte. Mais seule cette alternative me parut tout de suite plus qu’évidente et acceptable.
Je pouvais choisir de me laisser mourir et attendre que d’autres agissent pour nous. Attendre que nos gouvernants prennent conscience de la situation et qu’ils légifèrent pour nous maintenir sous perfusion. Attendre de recommencer, une fois la tempête passée : retourner au travail comme avant, reprendre les vieilles habitudes, les mêmes schémas … pour moi, cela signifiait surtout refaire les mêmes erreurs et aller droit dans le mur.
Nous n’avons qu’une seule vie. Une seule. Si nous attendons que les autres décident et agissent à notre place, nous nous résignons seulement à survivre. Le monde est une grande salle de spectacle avec les acteurs et les spectateurs ; à nous de choisir de quel côté nous ranger. Pour ma part, je n’ai jamais été très satisfait de regarder passivement ce que font les autres, sans broncher, sans essayer de donner mon avis, de prendre position. Je n’ai jamais favorisé le consensus sans une profonde analyse. Être acteur de sa propre vie, de ses résolutions, de ses actions, ce n’est pas une possibilité mais un choix. Peu importe qu’on ait raison ou tort, j’encourage tout le monde à donner de la voix, à exprimer sa volonté, à partager ses idées, à prendre position, quitte à prêcher parfois dans le désert. Cela permet au moins de ne pas avoir de regrets.
En mars 2020, j’ai tout simplement fait le choix de la vie. C’est tout ça et bien d’autres considérations qui m’ont donné l’idée et la force d’appeler quelques amis pour initier une réflexion commune sur « l’après » et la transformation de nos métiers. C’est ainsi qu’est née RESPIRE – Le tourisme de demain.
Pour moi, RESPIRE est avant tout une prise de conscience, mais aussi un acte de courage de la part de toute l’industrie du tourisme, embourbée dans une situation compliquée et totalement inédite. Il est parfois nécessaire de sortir de notre zone de confort pour accomplir des exploits extraordinaires : c’est ce que nous cherchons à faire avec notre association, nos groupes de réflexion et de travail, nos adhérents, nos bénévoles, nos étudiants, pour imaginer l’avenir de nos métiers. Notre avenir.
F. CASILLI cofondateur ex-président